Bien vivre

Astuces pour une hygiène lavable

Dans notre société modernisée, on ferait rimer propreté avec facile à jeter. Votre bébé a besoin d’être débarbouillé ? Hop, un coton humidifié ou une feuille de papier essuie-tout et le tour est joué ! Idem pour un visage à démaquiller ou des mains à essuyer : on se débarrasse de la saleté dans une poubelle fermée. Mais on sait désormais que cette obsession du net n’est pas bonne pour la planète : entasser ses déchets = polluer.

 

Le salut dans le tissu

 

Pour Coquelic’od, « pin-up écolo-responsable », chacun est capable d’agir à son échelle. « Proche et respectueuse de la nature », cette passionnée de couture a trouvé son salut dans le tissu. Les motivations sont tantôt écologiques, tantôt économiques. Ou les deux. La jeune Bordelaise s’est familiarisée avec le “seconde main” lorsqu’est née sa passion pour les robes rétros, au coût trop élevé pour son porte-monnaie.

Aujourd’hui, ce sont les chutes de tissu et de serviettes en éponge qu’elle rachète à tout petit prix au Relais, le premier opérateur de collecte/valorisation textile en France. Mais vous pourriez tout aussi bien recycler vos vieux tee-shirts et vos vieux gants et draps de bain. Pour quoi faire ? Fabriquer de simples carrés démaquillants, pour commencer. Coquelic’od reconnaît qu’il est aisé de s’initier au zéro déchet avec les lingettes « car ça n’a zéro impact sur la vie de tous les jours ».

Une fois qu’on y aura goûté, on sera bien tenté de passer aux serviettes de table et à l’essuie-tout lavable. Même conception : une face en tissu, l’autre en éponge. Seule la taille diffère. La fondatrice de l’association Anisette créations, visant à promouvoir la confection écolo, les propose par lots de huit ou six, pour assurer une rotation entre deux lavages. Et s’amuse à les assortir à son intérieur et à jouer de toutes les couleurs, à la demande de ses clients. Si les commandes peuvent être personnalisées, la créatrice se rend aussi sur beaucoup de salons, avec son atelier-caravane « Anisette ». Ses produits sont également en vente dans la boutique Les Petites Pépites, à Saint-André-de-Cubzac au nord de Bordeaux.

 

Un rouleau d’essuie-tout et un lot de carrés démaquillants : un premier pas vers l’hygiène lavable, assez facile à franchir

 

Les serviettes hygiéniques font débat

 

Mais cette hyper-créative ne pouvait s’arrêter là ! Première testeuse, avec ses filles, de ses inventions, elle a franchi le pas des protège-slips et serviettes hygiéniques lavables. Quand on sait que 1 447 serviettes hygiéniques sont consommées chaque seconde dans le monde, soit 45 milliards par an, ça donne en effet à réfléchir. « Mais ce produit est générationnel », observe Coquelic’od. Pour les quinquagénaires et plus, il est trop synonyme de retour en arrière, certaines ayant été contraintes de l’utiliser par le passé. Inquiète de la destruction de la planète et des produits chimiques nocifs pour la santé, la jeunesse serait, elle, prête à s’y mettre. Aux couches de tissu et de matière absorbante (éponge ou bambou), la couturière ajoute une matière imperméable : du PUL, coupon de polyester enduit polyuréthane.

 

Les serviettes hygiéniques et protège-slips lavables sont ultra colorées : une gaieté qui peut donner envie de s’y mettre

 

Et pourquoi pas le papier toilette ?!

 

De là à utiliser du papier toilette lavable, il n’y avait qu’un pas… franchi par Coquelic’od ! Pour elle, c’était « l’évolution logique » de son mode de vie. Mais elle comprend que la démarche puisse paraître « extrême »… Même principe que le carré démaquillant : une face en tissu simple et une face en éponge. Des carrés proposés par lot de quinze pour permettre un turn-over. Mais de rassurer : leur usage est limité à “la petite commission” « car sinon, il faudrait les faire bouillir à 90 ° et c’est mauvais pour la planète » ! Le vrai papier n’est donc pas totalement banni des cabinets… mais c’est toujours ça de gagné !