Jardin

En juin, de ton jardin tu prendras soin

En été, de ton jardin tu pourras profiter, dirait le dicton. Mais pour que certaines cultures durent plus longtemps, accordez-leur un instant : quelques gestes efficaces de tendresse… Enivrés par le doux parfum des roses, vous apprendrez par exemple à ne pas les tailler à forte dose. « Il est important de laisser monter certaines variétés en cynorhodons, qui est le faux-fruit faisant suite à la fleur, explique Franck Espagnet, paysagiste dans le Blayais. A l’automne, leur couleur rouge-orangé est magnifique. On a l’habitude de retirer la rose fanée pour vite voir le pied refleurir, mais on y perd en teinte hivernale. » Le conseil du professionnel : laisser monter un rosier sur deux. Un soin tout particulier sera aussi accordé aux iris et tulipes, dont le feuillage doit être gardé de moitié « pour que la plante photosynthèse suffisamment d’énergie pour avoir une qualité florale au printemps suivant. On l’épuise en coupant à ras ».

Un jardin soigné est un jardin observé. Pour Franck Espagnet, il y a la théorie apprise dans les livres et la pratique. Il a pris l’habitude de tailler les arbustes à papillons, ou buddleias davidii, deux à trois fois par an : « Quand ils fanent au début de l’été après avoir fleuri au cœur du printemps, il faut les rafraîchir sévèrement pour déclencher une nouvelle poussée qui ramènera une fleur au début de l’automne. Fin septembre, on retaille et avec un peu de chance, on récupère une dernière fleur jusqu’à début novembre. Avant la taille hivernale. »

 

Taille-moi le jardin à la main…

Le jardin se taille un été sur mesure. Dès juillet, il faudra songer à ratiboiser les haies de cyprès de Leyland car sans aucun doute, août « lignifiera les plaies ». Sous l’effet de la lignine, constituant fondamental du bois, vos arbres seront plus solides pour affronter les maladies hivernales. Avant la rentrée, on offre aussi une seconde santé au cotonéaster : « Il est nécessaire de supprimer les pousses terminales longues et sans fruits pour faire monter en sève les belles baies rouges. »

« Le cotonéaster franchetti est très précoce, il prend ses couleurs hivernales fin août-début septembre, on a tout intérêt à le dégager dès juillet », ajoute d’expérience Franck Espagnet, également attentif au verger. En juin-juillet, la porte est ouverte à la taille verte, sur les pêchers, nectariniers ou pommiers : éclaircissez au sécateur dès que les petits fruits mal formés et les fleurs mal fécondées tombent naturellement de l’arbre. L’objectif est de ne conserver qu’une dizaine, au grand maximum une quinzaine de fruits, sur une longueur d’un mètre de branche charpentière, pour obtenir un maximum de bons fruits.

 

Ce beau massif n’est pas un mirage, grâce au paillage…

 

Pailler pour ne plus arroser

Et parce que la chaleur rend difficile le labeur et que l’eau ne coule pas à flot, le secret du sage reste le paillage. Un réflexe écolo à adopter illico : « Récupérez l’herbe fraîchement tondue pour la répartir au pied de vos massifs, en complément de copeaux de bois (BRF : bois raméal fragmenté, broyat de branches de moins de 7 centimètres). Ainsi, vous arroserez très peu. » Et pour faire d’une pierre deux coups et protéger vos graminées préférées des dangers animaliers, le paysagiste a une technique radicale : un paillage aux orties grossièrement hachées : « Vous ne serez plus embêtés ! »

Il ne vous reste plus qu’à pleinement apprécier, avec les yeux et le nez, ce tableau ensoleillé et coloré si bien préparé tout au long de l’année !

 

Franck Espagnet au cœur de sa belle prairie fleurie