Bons plans

Cuisiné maison et livré à domicile

Quand un plat est fait maison, il est forcément bon, se dit-on. Mais il y en a que la cuisine fascine, d’autres que ça mine. Et le temps peut parfois manquer lorsqu’il faut préparer à manger pour de grandes tablées sans pour autant négliger les autres corvées. Ainsi, de plus en plus de passionnés ont l’idée de créer leur activité. Traiteurs, ils sont micro-entrepreneurs, cuisinant chez eux pour les autres.

C’est le cas de Sandrine Chabert, fondatrice fin 2016 de Travel Cooking 33. Dans ses assiettes, elle partage son goût du voyage, développé au fil d’ateliers improvisés avec des copines marocaine et guadeloupéenne. Si chez elle, la cuisine est une valeur familiale, jamais elle n’avait mis son grain de sel dans sa vie professionnelle. Employée de banque « par hasard, après une maîtrise d’histoire », elle se sent au fil des années de moins en moins adaptée au métier. Quand viennent se greffer des soucis d’ordre privé, elle n’a d’autre choix que de couper et de se poser.

 

La cuisine comme une évidence

 

Et lorsque vient le temps de la remise en question, de la réflexion à une éventuelle reconversion, la cuisine paraît comme une évidence, « un flash », avoue-t-elle. Malgré une enfance en Normandie, riche en gastronomie, Sandrine Chabert est devenue une inconditionnelle des plats du soleil, épicés et pimentés. Elle fera de cet exotisme un paradigme.

Travel Cooking 33 fait ses premiers pas le samedi au marché, pour tester son activité avant d’abandonner son premier métier. D’un plat, elle en propose vite deux, pour donner le choix au chaland. Les premiers retours sont encourageants, certains clients commencent à revenir tous les week-ends et à lui demander de mitonner pour un événement particulier. Puis le service culturel d’une municipalité lui propose de nourrir les équipes des spectacles qu’elle organiserait.

Le pari est gagné : Travel Cooking 33 peut évoluer vers le service aux particuliers, aux collectivités et, pourquoi pas, aux sociétés. En janvier 2017, son congé sabbatique est posé, Sandrine Chabert peut se dévouer à satisfaire les palais.

 

Une clientèle tournée vers l’événementiel

 

Elle peut concocter ses plats chez elle, aucun aménagement particulier n’est exigé. Seule une formation sur l’hygiène en e-learning (apprentissage en ligne) lui est imposée. Il faut investir dans du matériel, des boîtes ou conteneurs isothermes pour l’essentiel, et communiquer pour être sollicitée.

C’est dans l’événementiel, professionnel (séminaires, inaugurations…) ou particulier (baptêmes, anniversaires…), que le traiteur trouve son bonheur. Et si au début, les gros volumes peuvent effrayer, elle n’éprouve aujourd’hui aucune difficulté particulière à réaliser un dîner de 80 couverts. « Avec l’expérience, on sait comment s’organiser », confie celle qui a trouvé sa renommée dans des plats exotiques typiques tels que le poulet yassa sénégalais ou le rougail saucisses réunionnais et des bouchées apéritives séduisant de nombreux convives (pâtés antillais, acras…). Elle tente aussi de se renouveler en créant des menus hebdomadaires pour quiconque voudrait se faire livrer son déjeuner autour de Saint-André de Cubzac, son lieu de résidence.

 

 

Les bienfaits du bouche à oreille

 

Le bouche à oreille « est long à se mettre en place », reconnaît la fondatrice de Travel Cooking 33, mais il laisse des traces. Petit à petit, l’activité grandit. Et si cuisiner dans un laboratoire est « une charge » qu’elle « ne peut pas supporter aujourd’hui », Sandrine Chabert a la chance d’avoir pu commencer ainsi, dans la petite cuisine de son domicile. Avec l’espoir, un jour, de se hisser vers un modèle plus professionnel.