Bien vivre

Qui tricote s’y pique

Leur passion ne tient pas qu’à un fil. Le tricot les a rendues accros et ce n’est pas un gros mot ! Gaëlle, Aurélie et Aude ont la trentaine et aiment la laine. Un héritage de leurs mères ou grands-mères dont elles sont fières.

Aurélie est quasiment née des aiguilles dans les mains : ses poupées étaient habillées de la tête aux pieds.

Petite-fille de professionnelle, Gaëlle avait peur « de voir disparaître un savoir-faire avec les générations nouvelles ». A 27 ans, elle décide d’apprendre, sous le regard bienveillant et plein d’envie de sa mamie. « C’était fort », avoue la jeune femme, qui s’est piquée au jeu.

 

Tricothérapie

Journaliste, elle passe le plus clair de son temps sur les écrans, et n’a pas trouvé meilleur moyen de « déconnecter : On se pose, on repose son cerveau et on crée quelque chose avec ses menottes », écrit-elle sur son blog “Une maille après l’autre”. La jeune femme parle même de « tricothérapie ».

Reconnu comme activité « permettant de combattre efficacement le stress », le tricot est pour Gaëlle une source « d’épanouissement » personnel : de chaque châle, bonnet ou pull réalisé, elle déroule le fil de l’histoire « car ce fil vous aura suivi partout… Dans la voiture le temps d’un voyage, dans le lieu de vacances où vous vous serez ressourcé, sur votre fauteuil favori. Il vous rappellera des périodes pendant lesquelles ces pelotes étaient dans votre espace de vie ».

« J’ai toujours besoin d’avoir un projet en cours », avoue celle qui regrette les moqueries de certains de ses amis. Ce petit côté “mémé” n’a pourtant plus rien de désuet. De plus en plus d’adeptes font rimer tricot avec apéro : on s’installe autour d’un verre, ouvrage en mains et la tête pleine d’idées à échanger.

 

La laine s’accessoirise

« C’est plus facile de partager avec les autres quand tu tricotes que quand tu bouquines », souligne Aude. Cette fan de la mode des années 60 coud, crochette, tricote pour créer son univers de Coquelic’od . C’est en pratiquant l’art du cocooning que la pelote parvient à rester « branchée ». Mitaines, snoods, bandeaux, bérets, sacs et même corbeilles pour la maison… La tendance est à l’accessoire stylisé.

 

Aude (Coquelic’od) a créé des mitaines pour celles qui ont tout le temps froid aux mains mais veulent rester branchées

 

Voilà un peu plus d’un an que Aurélie a tenté de faire de son loisir un métier. Maman de quatre enfants, elle tricote chaque soir dès qu’ils sont couchés. Comme un besoin « d’évacuer toutes les tensions de la journée par ce moment de bien-être ».

Le credo de sa société “Siouxnit” (version francisée de coudre et tricoter) : associer différentes techniques aux belles matières telles que la soie, la mohair ou l’alpaga… Grâce aux réseaux sociaux, sa clientèle n’a pas de frontières et chaque modèle commandé est personnalisé.

Et animatrice d’ateliers dans le cadre des temps d’activités périscolaires, elle a su donner le virus aux enfants : « fiers » de faire, filles et garçons en redemandent.

Le tricot est un plaisir d’avenir. Qui s’y frotte s’y pique !

 

Aurélie (Siouxnit) aime associer la technique aux belles matières

 

Les créations de Coquelic’od et Siouxnit sont en vente, entre autres, à la boutique Les Petites Pépites , à Saint-André-de-Cubzac en Gironde