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La mosaïque, peinture pour l’éternité

Aujourd’hui, la mosaïque n’est plus exclusivement vue comme un art décoratif. Installée à Plassac, près de Blaye en Gironde, Emilie Baudrais est fière d’être reconnue comme une artiste. Ses créations ornent à merveille les murs d’un salon. Son inspiration, elle la tire d’un caillou, d’une branche ramassée ou d’une couleur qui éveille une lueur.

Par son regard, sa technique et sa créativité, la mosaïste transcende les matériaux utilisés. « Cet art permet de les faire parler entre eux ». En associant pâtes de verre tout droit importées de Venise, marbres, fossiles, miroirs et bois précieux…, elle crée des « vibrations ».

« Enfant, j’ai toujours aimé récupérer des objets et fabriquer », raconte la Blayaise d’origine. Rapidement inscrite à des cours de dessin et de peinture, sa poursuite en faculté d’arts plastiques la conforte dans un désir de faire un métier avec ses mains, « de créer. Il me fallait de la matière, de la couleur. J’ai recherché quelque chose de palpable, de magique. » Testant toutes les techniques, son premier tableau en mosaïque est une révélation.

Très vite, elle se renseigne sur la meilleure formation et décide de s’offrir une des plus grandes écoles, à Spilimbergo dans la région du Frioul-Vénétie en Italie. Pour la financer, Emilie Baudrais se lance dans la confection et la vente de bijoux en mosaïque. Cette activité ne la quittera plus : dans sa boutique, près de La Poste à Plassac, ses « mini-tableaux » font briller les yeux des passantes.

 

Ses bijoux uniques, dans sa boutique, font briller les yeux des passantes

 

En trois ans d’école, elle a tout appris, des périodes romaine, byzantine et classique vénitienne aux pratiques contemporaines. Un savoir qu’elle transmet aujourd’hui avec envie aux nombreux élèves de ses ateliers. Actuellement, ils doivent reproduire un modèle romain à l’identique pour apprendre « la coupe, le dégradé de couleurs… Nous allons passer environ cinquante heures sur ce tableau voire plus, souligne l’artiste. Mais ça prend vite car quand on commence, on a envie de finir ! Et puis, une fois que les bases sont acquises, qu’ils commencent à s’éclater, c’est pari gagné ! ». Son atelier a été baptisé Babylon mosaïc car s’y retrouvent des stagiaires du monde entier : « Le langage artistique étant accessible à tous, on se comprend très bien… C’est Babylone ! ».

Inspirée par la présence d’une villa gallo-romaine dans son village, Plassac près de Blaye, Emilie Baudrais a décidé, avec le soutien de sa mairie, d’embarquer les habitants dans la création d’un musée de mosaïques à ciel ouvert, son art communiquant avec la nature. Deux œuvres seront réalisées dès cette année : une inspirée d’une promenade végétale en Gironde, l’autre donnant vie aux reflets sur l’estuaire. Une manière pour les Plassacais de se réapproprier leur territoire en participant à une action artistique sans limite. Car la mosaïque, c’est « la peinture pour l’éternité ».

 

L’artiste a réalisé les esquisses des deux mosaïques qui seront réalisées cet été par les Plassacais puis exposées à ciel ouvert

 

Emilie Baudrais, 1 place du Rey à Plassac en Gironde. Tél. 06 88 75 62 86.

http://www.babylon-mosaic.com