Portraits

Elle redessine votre intérieur

Telle Pénate, la divinité romaine protectrice de la maison, Marie Bouckaert s’est lancé le défi de rendre votre intérieur confortable. Architecte, créatrice d’intérieur, c’est ainsi qu’elle se décrit. A ne pas confondre avec décoratrice ! « La décoration, c’est la cerise sur le gâteau », avoue la professionnelle qui, certes, aime bien avoir tout à faire. Mais son credo, c’est « la fonctionnalité des espaces ».

En janvier 2016, la jeune entrepreneure installée à Blaye, en Gironde, démarre un projet à Latresne, près de Bordeaux. Les propriétaires veulent réhabiliter un petit appartement mitoyen à leur résidence principale, pour le proposer à la location. Ils essaient de faire les plans eux-mêmes mais réalisent très vite leurs limites. A son arrivée sur le chantier, Marie Bouckaert doit repenser un espace de 36 m2. Toutes les cloisons ont été abattues, pour faire table rase du passé et mieux se projeter. Objectifs : créer une chambre séparée, une kitchenette, une salle de bain et prévoir du rangement.

Son travail commence par un état des lieux complet. Armée d’un appareil photo, d’un mètre, d’un carnet et d’un crayon, elle visualise et note tout. Avant de plancher devant son ordinateur sur les meilleures possibilités. Un travail de fourmi qui ressemble étrangement à celui du célèbre duo Karine et Gaëlle, dans la rubrique “Changer”, de l’émission La Maison France 5… Quand on les voit, on pense optimisation de l’espace, pratique et esthétique. Une bonne définition des missions de l’architecte d’intérieur.

 

archi-dinterieur-photo-avant-300x225

Vue de l’appartement avant l’intervention de l’architecte d’intérieur

Dans ce cas précis, le premier enjeu pour la professionnelle blayaise était d’éviter la chambre aveugle, l’appartement de 36 m2 ne disposant que d’une seule fenêtre. « Il faut savoir composer avec l’existant », souligne Marie Bouckaert. Premier aménagement très tendance : une verrière en guise de cloison séparant la chambre du salon. Et parce qu’il faut des rangements, elle ajoute un banc, sous lequel des étagères peuvent être fixées et le tour est joué !

Mais dans une chambre frôlant à peine les 9 m2, comment installer commode, penderie et tables de nuit ? Par un système de niches, tout simplement ! « On exploite tous les décaissés (les creux) du mur, à l’image de cette porte prévue à l’origine pour accéder à la maison des propriétaires transformée en étagères. » Autre astuce gain de place : des portes coulissantes entre chacune des pièces du logement.

 

 

 

 

Côté déco, ce sont les propriétaires qui s’y sont collés, mais guidés par leur Divine Pénate (c’est le nom de sa société…) : « Je leur ai suggéré une ligne de carrelage qui relie la salle de bain, l’entrée et la cuisine et du parquet dans la chambre et dans la salle de bain », pour une impression de plus grand ! « Travailler les petits espaces, c’est vraiment le plus intéressant », confie-t-elle avec passion. Et le rôle de l’architecte d’intérieur ne s’arrête pas là : il doit aussi être capable de faire tous les plans électriques (dans cet appartement, elle a su placer de nombreux spots), d’avoir une vision « globale » du chantier.

 

 

 

 

Livré à la rentrée, le projet, travaux compris, a duré environ huit mois. Et c’est Marie qui a supervisé tous les travaux. C’est ce qui rend son métier complet et c’est ce qui lui plaît, car elle a la sensation de « porter le bébé jusqu’au bout. Pour les clients, c’est aussi une tranquillité d’esprit », ajoute-t-elle. Mais de reconnaître avoir « beaucoup appris sur le tas. L’architecte ne peut pas tout savoir donc il doit s’entourer des bonnes entreprises ».

Avant de se mettre à son compte, cette titulaire d’un BTS en architecture d’intérieur à Marseille a travaillé pendant plusieurs années pour le célèbre fabricant de meubles suédois. Elle devait aménager les pièces de reconstitution de la maison : « un poste très formateur sur les contraintes liées à l’habitat. La fonctionnalité de l’éclairage, je l’ai apprise là-bas ».

« Lorsque j’avais une dizaine d’années, j’avais déjà dit à ma mère que j’aimerais bien travailler pour cette enseigne ! » Dessinateur et peintre, le papa de Marie a créé son entreprise générale du bâtiment quand elle a démarré ses études. Elle a hérité de son esprit artistique et entrepreneurial. Un métier dont il est difficile de se lasser, entre suivi des chantiers (souvent plusieurs menés de front) le matin et repli dans sa tanière de créatrice l’après-midi.

 

Marie Bouckaert, Divines Pénates, http://www.divinespenates.com/

Tél. : 06 11 89 35 92