Bons plans

Conseils pour une déco industrielle

« L’esprit industriel, c’est trouver une pièce en matériau métallique et l’emmener dans un univers qui n’a rien à voir », décrit Florence Petit, architecte d’intérieur et très attachée à cet héritage vintage. Pour cette passionnée, partageant avec son compagnon le plaisir de chiner, tout est question de bon dosage, de savant mariage entre une matière par définition froide, brute, austère « et quelque chose de plus doux comme le bois », allié parfait, « et des teintes chaudes. Cela va très bien dans un habitat ancien, il y a une cohérence harmonieuse », ajoute-t-elle.

Le mobilier industriel, fabriqué massivement au XIXe siècle, à l’ère de l’industrialisation, répondait à l’origine à un besoin pratique et solide. Progressivement, une ambition artistique et esthétique s’est imposée, symbolisée par la Tour Eiffel inaugurée lors de l’Exposition universelle de Paris en 1889.

 

Une atmosphère avec 3 ou 4 objets

Il n’est pas rare, aujourd’hui, de retrouver quelques éléments phares de cette période-clé de notre histoire dans des intérieurs prenant ainsi une autre couleur. « Il suffit de trois-quatre objets auxquels il reste une âme et qui ne demandent qu’à prendre un second souffle entre les mains d’un bricoleur, pour donner toute une atmosphère à notre maison », souligne Florence Petit.

Qui retiendra en premier la chaise, la célèbre Tolix (cf Inoxydable tolix, de Brigitte Durieux, paru en avril 2007) mais aussi celle de l’écolier, que personne n’a oubliée. Autre incontournable : le casier d’un vestiaire de piscine, « on en trouve encore beaucoup dans les dépôts Emmaüs ». Un élément utile et décoratif hyper-sympa dans une chambre d’ado, « car il y a chez lui comme dans ce meuble une forme d’agressivité qui a besoin de sortir », analyse l’architecte d’intérieur. Et le petit chouchou du couple originaire de Lyon, comme son inventeur : la lampe Jieldé, inspirée des initiales de Jean-Louis Domecq, qui conçut au départ un outil de travail avant d’en faire une véritable œuvre d’art courtisée par les collectionneurs.

 

Quand Florence Petit se rend chez des clients potentiels, elle les encourage à « récupérer et retaper. Mais le plus important est de savoir quelle ligne directrice on veut donner à sa décoration », observe-t-elle. Car bien souvent, ces petits trésors du style factory, dénichés au coin d’une brocante, « sont noyés dans du mobilier moderne, vendu à grande échelle par une enseigne suédoise bien connue, mélangé à de l’ancien hérité de la famille. Il faut choisir ce qu’on veut mettre en valeur en premier , se demander : J’ai eu un coup de cœur pour cette lampe, sera-t-elle la pièce phare de mon salon ? »

 

Dans son métier de conseillère en home-staging, Florence Petit aime passer du temps avec ses clients pour cerner leurs goûts et leur sensibilité

 

Livre de chevet…

La remise en état de ce type d’objets peut vite devenir un passe-temps addictif. Il existe aujourd’hui de véritables “Bibles” en la matière, tel le manuel Rénover le mobilier industriel, de Frédérick Plun. « Conseils d’achat, connaissances pratiques, mises en œuvre… Vous saurez tout ce qu’il y a à savoir pour rénover vous-même vos miraculeuses trouvailles en matière de design industriel : quel équipement et outillage prévoir, quelles sont les solutions pour décaper le bois, le métal en respectant les surfaces, comment supprimer la rouille, quelles sont les finitions les plus appropriées », indique Florence Petit. A vous de jouer !

 

Ce livre pourrait bien devenir votre Bible!

 

Clichés réalisés par Florence Petit :